samedi, octobre 07, 2006

La situation de l'eau à Mayotte Outre Mer

Ceci est le résumé d'une étude de Grenoble eau pure, réalisée et rendue publique en 2003 pour le SIEAM (Syndicat Intercommunal de l'Eau et de l'Assainissement de Mayotte).
Comme vous pouvez le constater plusieurs actions menées depuis par le SIEAM suivent notre étude.


La situation de l'eau à Mayotte dans l'Outre-Mer

Les ressources en eau de l'île de Mayotte dans l'Outre Mer sont actuellement dans un état de stress hydrique, à savoir < 1700 m3/personne/an (voir article précédent).

En effet, l'eau disponible et distribuée à Mayotte est une eau superficielle, prise des rivières par les retenues collinaires. Puis, elle est traitée et mise en réservoirs avant sa distribution aux 30 000 abonnés mahorais. C'est le cas de la Grande Terre, et pour la Petite Terre, l'eau distribuée est une mixture de l'eau provenant de la Grande Terre, après des dizaines de kilomètres de réseaux sous la terre et sous la mer, et une eau de mer ou saumâtre dessalée, mais manifestement mal traitée.

Le résultat est donc une qualité d'eau médiocre et aussi une excessive consommation d'énergie électrique dans une île où la production de l'électricité n'est évidemment pas d'origine nucléaire. Comme s'il n'y avait pas assez d'énergie naturelle du soleil près de 365 jours/an - selon cette logique, peut-être que la prochaine station de dessalement d'eau sera à l'énergie pétrolière au profit de TOTAL ? Ce qui explique également les nombreuses coupures de courant électrique. EDM Electricité de Mayotte est sur ce point un concurrent sérieux à SOGEA MAYOTTE. Qui gagnera la compétition des coupures ? On connait déjà les perdants, se sont les consommateurs clients de ces sociétés.

Auparavant, c'est-à-dire avant la délégation de service public au gestionnaire privé des eaux qui est SOGEA MAYOTTE, les rivières étaient un bien commun des mahorais, les habitants de Mayotte, qui pouvaient librement prendre de l'eau à la rivière. Les maisons, les cases et les bangas mahorais étaient souvent équipés d'une installation de récupération de l'eau de pluie et d'un réservoir d'eau pour la pluie et/ou pour l'eau de la rivière.

Depuis l'interdiction de prendre l'eau de la rivière au profit exclusif de SOGEA MAYOTTE, la plupart des réservoirs d'eau domestiques servent désormais à stocker l'eau distribuée par cette société privée. Ce qui s'avère toutefois utile, surtout lors des très fréquentes coupures d'eau qui peuvent durer quelques jours, comme lors de la rupture d'une canalisation au Sud par un container (c'est dire la profondeur de la conduite et sa solidité) pendant le passage d'un cyclone lors de la dernière saison des pluies. Ou encore du manque d'approvisionnement en eau pour cause d'insuffisance de pression d'eau.

Cette coupure au Sud a privé d'eau pendant 2 à 3 jours toute une partie de l'île. Evidemment, il a été envoyé des camions citernes aux abonnés en attendant le rétablissement du réseau. Les privations d'eau et les pollutions des ressources en eau par les fortes pluies et les pollutions de toutes sortes, sont courantes à Mayotte. Remarquons qu'il est rare que SOGEA MAYOTTE informe personnellement ses clients des coupures d'eau pour cause de travaux, même ceux qui sont planifiés à l'avance. De plus, tous ne lisent pas chaque jour les journaux payants et tous n'écoutent pas la radio RFO Mayotte 7 j/7. Et les consommateurs mahorais qui ont raté l'éventuelle information se retrouvent alors comme les auditeurs de RTL qui ont raté la valise RTL, sauf que c'est plus embêtant et surtout plus grave quand le foyer a un ou plusieurs enfant(s). Rappelons aussi que la coupure d'eau volontaire d'un foyer ayant un enfant, est sanctionnée sévèrement par le code pénal.

D'autre part, il y a une vingtaine d'années, la population était beaucoup moins nombreuse qu'aujourd'hui, et les besoins en eau pour les appareils industriels et ménagers moins gourmands en eau et en électricité - par exemple : la société SOGEA MAYOTTE est une très bonne cliente d'EDM, car elle consomme 6 millions de KWH/an. Enfin, les ressources en eau étaient à l'époque suffisantes pour tous les mahorais, même lors de la saison sèche, allant environ de mai à novembre.

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